View Categories

Poussière d’histoires 2019 – les conscrits de 1967

2 min de lecture

 Christophe Sanchez 

Ces anecdotes sur les conscrits de Hégenheim ont été recueillie lors d’une soirée d’anniversaire en mars 2019.
Leur originalité, mais aussi l’évocation de traditions disparues de notre village en font un témoignage nécessaire pour notre bulletin. 
La classe d’âge de conscrits évoquée est celle de 1967.

Les conscrits et les œufs

Cette année-là, pour financer notre voyage traditionnel aux Baléares, nous avions pensé faire des crêpes. Simple et bon marché, cela nous paraissait être le bon choix.
Nous avons pris comme récipient pour préparer nos crêpes maison, de grandes poubelles en plastique. Le mélange et le suivi de la recette de la pâte à crêpes a été fait de façon très aléatoire, un œuf par ci, une dose de farine par là, quelques œufs ajoutés au jugé. Le tout fut malaxé avec nos mains… nous étions loin des contrôles sanitaires actuels. Le samedi soir, les crêpes furent un succès, à tel point que nous n’avions plus de pâtes à crêpes pour le dimanche.  Nous avions tous les ingrédients nécessaires sauf des œufs. Que faire ? La moitié d’entre nous étaient encore dans les brumes d’une longue soirée bien alcoolisée et n’étaient pas en mesure de penser, les autres avaient fait le tour des possibilités sans trouver de solution. C’est à ce moment-là que l’un des nôtres dans son demi-coma évoqua une parenté à Ranspach-le-Bas possédant une ferme, donc des œufs. Et comment se rendre à Ranspach, aucun de nous n’était en état de prendre sa moto. Heureusement qu’un de nos comparses plus âgé, n’ayant pas bu, proposa d’emmener un des autres à la ferme. C’est en Florette, moto mythique de l’époque, que nous sommes arrivés sur place, , mais nous avions oublié l’essentiel, des paniers pour les œufs. La fermière nous prêta un panier et le reste des œufs fut rangé où l’on pouvait. Dans les poches, les casques de motos et même dans le pull…. Nous arrivâmes à Hégenheim à temps et sans avoir cassé un œuf ! Les crêpes du dimanche furent un succès.      

Une nuit blanche qui s’éternise

 La nuit de la Kilbe fut longue, très longue. Après avoir balayé la salle des fêtes, il était temps de récupérer un peu en dormant quelques heures à la maison. Il était près de 7 heures du matin quand j’arrivai devant la porte de la maison. Discrètement pour éviter les remontrances, je me glissai dans le couloir et arrivé à la porte de ma chambre, la lumière du couloir s’alluma… 
– « Que fais-tu dans le couloir à cette heure-là… » demanda ma mère. 
– « Je vais rejoindre mes collègues, nous devons encore nettoyer la salle et notre stand. » lui répondis-je. 
– « Alors dépêche-toi, ne sois pas en retard » dit ma mère.
Je suis donc reparti vers le village en traînant dans les rues ne sachant que faire avant de rejoindre mes camarades vers les midi. Autant dire que la journée fut très longue et cette matinée dura une éternité…  
  

Têtes de nègres

Les têtes de nègres sont des pâtisseries constituées de deux meringues entre lesquelles repose de la crème au beurre, le tout est enrobé de chocolat. 

Pour augmenter notre pécule pour notre voyage, nous avions prévus une attraction à notre stand de conscrits , un chamboule-tout particulier. Un lancer de têtes de nègres  du bord de notre stand sur l’un des nôtres qui était à 3 mètres de là. Nous avions enlevé le fond meringué du gâteau pour éviter toute blessure. Le jeu fut un succès.  Près d’un passant sur deux s’arrêtait au stand pour faire un lancer… et beaucoup d’entre eux touchèrent la cible… Nombre d’entre nous ne mangèrent plus de têtes de nègres pendant un moment !